Lundi
09 octobre : Vienne - Autriche
Nous remercions et laissons Ania à Prague et nous partons vers 09h00.
A la frontière Tchéko-autrichienne, pas de problème : nous sommes toujours
un groupe de jazz ! Nous arrivons dans la capitale vers 18h00 puis tournons
pendant plus d'une heure pour trouver le lieu : l' EKH. La salle est basée
dans les sous-sols d'un grand immeuble. Il s'agit encore d'un lieu autogéré
-salle de concert, bars... abritant des jeunes sans ressources, des étrangers
en situation irrégulière ou n'ayant tout simplement pas les moyens de
loger leur famille ailleurs. En tous cas, la sono est complète,
et Christina -régisseuse et sonorisatrice- est quelqu'un de très professionnel.
Elle nous prévient que le lundi n'est jamais un jour d'affluence pour
les concerts...

Une bonne surprise : nous avons la visite de Sabine, une amie de Sas qui
nous a vu jouer en Hollande. De retour chez elle à Vienne, elle nous apporte
la feuille de route concernant la date à Maribor. Nous voilà rassurés
quant au bon déroulement de la suite de la tournée. Elle est venue avec
un ami travaillant dans un magasin de disque de Vienne avec qui nous sommes
en contact depuis un moment : cette personne repartira d'ailleurs avec
un stock du dernier album de PBB pour du dépôt vente.
Du social au programme : des clochards, un attardé mental, une
punk et son chien qui essaie de chier sur la scène, un gamin qui se nourrit
de joints.... Y'a quand même le son ! Peu de monde effectivement
ce soir, mais Christina nous propose de revenir dans de meilleures conditions,
un samedi par exemple !
Trois d'entre nous dormirons dans une pièce du 4ème étage, sans eau ni
électricité, les autres dans le camion. Oh ! La belle chambre éclairée
à la bougie avec un " réfugié Malien " dans un coin ! Au programme : dîner
aux chandelles pour Fabien, Jéremy et Franck, et petit pipi de la fenêtre
du 4ème étage puisque les toilettes sont fermées à clefs...
Mardi 10 octobre : Budapest - Hongrie
Lever à 7h00, Christina est déjà partie nous acheter à manger pour le
petit déjeuner.
A la frontière Ostro-Hongroise, un douanier peu sympathique veut nous
faire décharger le camion afin de vérifier notre carnet ATA.
Entre temps, un jeune garde parlant anglais profite de l'absence de son
collègue pour appliquer le tampon au carnet et nous laisser partir. Ouf
!
Nous arrivons à Budapest vers 15h30, à la salle " Tiloz AZA ". L'endroit
est impeccable, bien équipé, avec une riche programmation. Otto nous a
mis en garde au sujet du régisseur qui a tendance à ne jamais payer la
somme exacte aux groupes : Diny est charmant et discute des modalités
de paiement. Nous allons déposer nos affaires personnelles à l'auberge
de jeunesse où nous logeons cette nuit. Prêts pour la balance dès 17h00,
mais les techniciens de la salle ne seront prêts qu'à 21h00. Diny nous
emmène au restaurant Hongrois après une dégustation de vins de son pays
- les nôtres étant boycottés dans son établissement !
Au concert, peu de monde encore mais un public cosmopolite : des étudiants
Norvégiens, Grecs, qui se plaignent de l'absence de " promo " concernant
les concerts au " Tiloz AZA ". Ils prennent le contact de PBB pour des
" fanzines " de leurs pays. Un animateur Radio de Budapest avec qui on
était en contact emmène nos albums Mais une surprise de taille nous attend
ensuite :
7 membres de la formation " Les Tambours du Bronx " se présentent à nous.
Ils sont à Budapest pour répéter avec un groupe Hongrois dans le cadre
d'un échange culturel et sont surpris de voir un groupe français dans
ce lieu. Après une brève interview pour " Radio Béton ", on passe la soirée
avec eux...
Il fait beau, une bonne douche à l'auberge, un bon repas au resto, du
bon vin Hongrois... mais pas grand monde au concert. Budapest n'est pas
très animé en semaine... mais après avoir convaincu Jéremy le " couteau
sous la gorge ", les Tambours nous emmènent en virée nocturne !
Départ dans leur van équipé TV/hi-fi, bonbons et joints... Une première
halte dans une boîte techno, une seconde dans un pub -ça groove sur le
comptoir ! et enfin dans un bar " clean " ouvert toute la nuit. Bière
et bonne humeur avec ces joyeux drilles qui nous laissent au tramway à
6h00 du matin. A l'entrée de l'auberge, une vieille nous embrouille car
nous n'avons pas rempli un formulaire quelconque...
trop "ambiancés" pour l'écouter, on s'enferme dans notre
chambre.
Mercredi 11 octobre : Budapest - Hongrie
- jour " off "

Longues ballades dès la matinée dans la ville. Nous avons rendez-vous
avec Diny dans l 'après-midi pour le cachet : il ne peut nous payer la
totalité prévue à cause du manque aux entrées. Inutile de préciser qu'il
n'a pas pu nous trouver un autre concert en Hongrie à la place de ce jour
" off ", comme on l'espérait quelques jours auparavant. Nous sommes invités
à assister au concert d'un groupe Américain qui se produit ce soir au
" Tiloz HA " : aucun affichage non plus pour ce concert. Trois entrées
payantes ! Ce soir, nous dormons dans le van sur les bords du Danube,
face aux " Thermes " de Budapest. Wake up at 9h30 -même pour Jéremy qui
ronchonne- : c'est ça où être réveillés par la vieille un peu plus tard
afin de libérer la douche. On attaque la " Citadelle " au sommet d'un
superbe parc qui s'élève face aux thermes. Trop dur ! Sauf pour Fabius
qui carbure au " Red Bull ", son "ecstasy liquide"... Pouvoir
d'achat confortable ! Le soir, tous morts, on s'endort devant le groupe
expérimental US, sauf Fabien !
Jeudi 2 octobre : Maribor - Slovénie
Le camion démarre à 5h00. On prévoit de partir en avance à cause des douanes,
et d'ailleurs...
A la frontière Hongro-autrichienne, les douaniers refusent de considérer
notre véhicule comme appartenant à la catégorie " légers ", malgré la
carte grise ! Ils refusent nos papiers. Situation d'impasse : notre véhicule
est donc un objet roulant non identifiable pour eux !
On ne paiera aucun " droit de passage " : demi-tour vers un autre poste
de douane...
Nouveau poste de garde 50km plus loin, un peu plus campagnard cette fois-ci,
à la frontière Hongro-slovène. Une aubaine pour les douaniers qui semblaient
s'ennuyer : ils veulent tout inspecter!! Il nous faut donc vider le camion,
surveiller de prêt la valise contenant les recettes de la tournée, attendre
la longue inspection avec le chien, puis recharger tout le matériel :
1h00 d'arrêt !
Le poste slovène nous attend : les gardes nous font passer devant 4 bus
de touristes. Ils sont très professionnels et sympathiques avec nous.
Nous arrivons à Maribor vers 16h30, dans un énorme complexe autogéré -deux
grandes salles, deux cafés concert, un bâtiment réservé aux activités
artistiques -, mais différentes associations travaillent chacune de leur
côté : certaines auraient profité du système " underground " pour gagner
de l'argent, sans appartenir à l'éthique des lieux ! Une grande soirée
" rave " se prépare pour demain dans une des salles. Dejean nous accueille,
parlant parfaitement bien anglais. La sono n'étant pas encore là, il en
profite pour nous faire visiter la ville. Fabien a de très gros problèmes
avec le sonorisateur : celui-ci refuse que l'on touche à son matériel.
Lui et son assistant veulent faire la balance à notre place. Dejean essaie
de lui faire comprendre qu'il fait perdre du temps à tout le monde, en
vain ! Le problème est que ce sonorisateur est le seul sur la place et
donc impose ses méthodes. Finalement les esprits s'échauffent et il accepte
à contrecoeur de collaborer. Il va constamment retoucher les réglages
de Fabien et
"pourrir" le concert au niveau du son. Le groupe Slovène qui joue en première
partie aura lui aussi des mots avec le technicien. Sifflements incontrôlables
sur scène, son impossible à récupérer pour Fabien en façade : Dejean est
désolé et promet de nous faire rejouer ailleurs, dans plusieurs endroits.
Les gens du public eux, nous expliquent que le son est mauvais à chaque
concert ici. Maigre consolation pour Fabien...
Après une soirée dans un des deux bars autogérés, tout le monde se couche
dans le van -la pièce où nous devions dormir est insalubre !
On part au petit matin.
Bilan avec du recul : enculés de douaniers !! Des crétins butés de l'administration
au premier poste, puis des militaires prêts à la guerre ! On a eu droit
à la petite démonstration : le garde place un sachet de poudre dans une
roue de voiture puis lâche le chien qui bondit sur le pneu. L'absinthe
dans la grosse caisse : Aie ! Pas fier le gars ! Les Slovènes eux s'amusent
de nos têtes colorées, mais Jérôme traverse la frontière
par la pelouse du Free shop, ce qui nous permet de nous faire bien remarquer...
Dan est sympa mais la tête de lard qui sert de sonorisateur gâche tout
: il câble n'importe comment, place les retours comme un con, demande
à son pote de faire la balance batterie, et repasse derrière le boulot
de Fabius pendant tout le concert !
La Cata. On a bouffé de la merde -et il voulait qu'on lui offre un disque
en plus, le "cordon bleu" de la cuisine Un gobelet de soupe...ça cale
!
Mais bon, la soif reprend le dessus à la fin du concert, avec les gens
qui sont restés avec nous.
Vendredi 03 octobre : Reggio Emilia - Italie
15 heures dans le camion, les routes sont surpeuplées ! Nous arrivons
dans l'enceinte de ce superbe club " La Maffia ", très en retard, alors
que les gens attendent à la porte. Les organisateurs étaient à deux doigts
d'annuler, le tourneur Italien est affolé au bout du téléphone. Le club
était injoignable toute la journée à cause d'un fax mal branché ! Il faut
agir vite : l'équipe du club nous encadre à tous niveaux avec un professionnalisme
incroyable et le sourire malgré la situation d'urgence. Les excuses et
présentations se font après une balance son/lumière vite mais bien expédiée.
Le public rentre dans ce club moderne -vaste bar au centre de la salle,
écran géant projetant les concerts du lieu, matériel et équipe de pointe
au niveau technique ! Juste le temps d'avaler un en-cas -trop tard pour
le restaurant ! - et PBB joue devant un public nombreux et enthousiaste.
C'est la première fois qu'un groupe Français joue ici. Une soirée animée
par un DJ enchaîne après le concert.
Nous prenons enfin le temps de bavarder avec le public et les gens de
" La Maffia " qui sont visiblement très satisfaits de la soirée : ils
nous attendent à l'occasion de la sortie de notre prochain album ! Le
régisseur nous conduit à 4h00 du matin à notre hôtel. La classe cet endroit
!
Andres le barman est un Dieu des cocktails, la musique est géniale, les
techniciens très pro. Une soirée excellente qui finit dans un hôtel en
plus !
Là, ça a été l'explosion de joie après 15 heures
de routes peuplées par des tarés du volant ! Grasse matinée pour " cuver
"...
Samedi 04 octobre : Loano - Italie
Incroyable ! Malgré la faible distance à parcourir, et notre avance sur
l'horaire au départ de Reggio Emilia, on arrive encore en retard à cause
de la dense circulation. Mais là, les gens sont loin d'être stressés :
un accueil très familial dans cette MJC. Giovanni nous accueille, heureux
de parler français avec nous ! Le reste de l'équipe est beaucoup plus
réservé. Le repas autour d'une grande table dans une petite salle de cinéma
associative passe avant la balance ! Le concert est effectivement programmé
tard. Nous sommes ici encore les premiers Français à jouer.
Le public très varié manifeste une certaine curiosité à l'égard du groupe
sur scène : cela agace les gens de l'association qui nous expliquent que
rien ne vit à Leono, en dehors de la période estivale. C'est une ville
de la côte méditerranéenne... Là encore, l'hôtel est prévu pour cette
dernière date de la tournée. L'asso insiste pour que le groupe -musiciens
et techniciens- signe une affiche qu'ils encadrent ensuite au mur !
Touchante " cérémonie " qui sera la dernière image forte de la tournée...
Petit bain de 03h00 pour Lionel, Jérôme et Franck ! Là encore,
les cocktails étaient à volonté ! Giogio raide comme une loutre dès le
début du concert, un Marocain idéaliste amoureux de Jeremy, un public
amorphe, mais l'ambiance familiale de l'équipe sauvera la fête !

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